Vers la béatification de Benoîte


 La vénérable Benoîte Rencurel en prière - Monument de Pindreau


Le travail se poursuit autour de la démarche de béatification de la voyante du Laus. Monseigneur di Falco Léandri, évêque de Gap, le père René Combal et moi-même sommes retournés à Rome tout début février en vue de recueillir les informations sur l’avancée de ce dossier important pour notre sanctuaire. Et les nouvelles sont plutôt bonnes.

 

Bien sûr le pèlerinage du Laus est d’abord marqué par les 54 années des apparitions de la Vierge Marie. Malgré la puis­sance de ces apparitions et toutes les grâces qui en découlent, la béatification de Benoîte ne dépen­dra pas directement des visions, si longues et si intenses qu’elles aient pu être tout spécialement dans cette vallée alpine au XVIIe et début XVIIIe siècle. Non, les apparitions ou les visions de la Vierge Marie et même du Christ en croix comme c’est le cas aussi pour Benoîte font partie de ce que l’Église appelle « les révélations privées ». Elles sont différentes de la Révélation appor­tée par le Christ, le fils de Dieu venu dans le monde, révélation trans­mise par les apôtres, le témoignage des Écritures saintes et la Tradition de l’Église. Elles rappellent néan­moins des dimensions importantes de la vie du chrétien. Notamment auprès de Benoîte et à travers elle à des milliers de pèlerins jusqu’à aujourd’hui, les apparitions du Laus ont rappelé et approfondi la vie des sacrements du pardon et de la réconciliation comme celui de l’eucharistie.

 

La reconnaissance des vertus

 

La béatification de Benoîte proviendra de ses vertus propres, depuis son enfance jusqu’à son décès en 1718. La présence de la Vierge Marie, la vision du Christ en croix, les conversations fréquentes avec les anges vont faire de Benoîte une très grande chrétienne, une grande mystique qui a toute sa place parmi les saints de l’Église. Mais il faut accueillir avec patience les différentes phases de l’étude romaine qui parvienne jusqu’à la reconnaissance pleine de ces vertus. Nous en sommes à ce point précisément. En janvier dernier, à partir de tous les documents qui leur ont été fournis, huit théologiens consultés sur neuf ont apporté leur accord pour la béatification de la vénérable Benoîte Rencurel « salve meliori iudi­cio ». Cette formule latine leur permet d’affirmer que Benoîte leur semble posséder toutes les qualités nécessaires pour être reconnue par l’Église « bienheureuse », sauf si quelqu’un porte un meilleur jugement qu’eux. C’est une bonne nouvelle car il ne reste à présent que la reconnaissance d’un miracle de guéri­son réalisé par « l’intercession de la vénérable Benoîte ».

 

Une femme extraordinaire

 

Sur quels critères les théologiens ont reconnu les vertus chrétiennes de Benoîte ? Ils sont trois : les vertus théologales (la foi, l’espérance et la charité) ; les vertus cardinales (la prudence, la justice, la force morale, la tempérance) ; les vertus spéciales (la chasteté, la mansuétude, l’humilité et la modestie). La vie entière de Benoîte a été visitée par chacun des consulteurs à partir des Manuscrits du Laus, de l’étude réalisée par le père Combal et Madame Vallart Rossi (la Positio) et d’une étude complémentaire qui apporte des éléments pertinents sur la personnalité de Benoîte, document réalisé en 2006.
Les conclusions de ces neuf théologiens consulteurs sont inscrites dans un document qui nous a été remis. L’un d’eux note dans sa conclusion que « très tôt, Dieu a fait resplendir en Benoîte quelque chose de particulier » (Cf. p. 72). Un autre cardinal remarque que « la Vierge Marie prépare la jeune femme à recevoir le don de Dieu comme elle prépare l’homme à entrer dans le mystère de la vie trinitaire. » (p. 16). Plus loin il est remarqué « qu’au Laus, a été choisie et enrichie par les charismes de l’Esprit Saint, une pauvre fille de la campagne, pour qu’elle puisse porter aux foules son message de conversion, se tournant plus vers les personnes individuelles qu’aux nations ou à l’Église en général, comme à Lourdes ou à Fatima. » (p. 82). Enfin, un autre cardinal encore remarque que Benoîte, par les stigmates reçus après la vision du Christ en croix, se rapproche « de saint François d’Assise, de sainte Gemma Galgari, du Padre Pio » (p. 17). La lecture attentive des cardinaux du témoignage apporté à l’Église par Benoîte et leurs conclusions sont maintenant confiées à la signature du pape Benoît XVI.

Benoîte est une femme de toute évidence extraordinaire et ses vertus reconnues à présent, nous nous réjouissons que les chrétiens puissent un jour la prier à partir de son témoignage.

 

 

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