Benoite Rencurel, instrument et témoin de la miséricorde

Une bergère simple et droite

Au cœur d’un siècle agité, Benoîte Rencurel, née en 1647 dans une famille de paysans de Saint-Étienne d’Avançon, devient à partir du mois de mai 1664, et jusqu’à sa mort, l’instrument de prédilection de la Vierge Marie et la fondatrice du Sanctuaire de Notre-Dame du Laus.

“ Un des ressorts les plus cachés et les plus puissants de l’histoire de l’Europe ” (Jean Guitton)

Elle ne saura jamais ni lire ni écrire. Pourtant on viendra de loin pour chercher ses conseils.

Après la mort de son père, elle a sept ans et doit gagner le pain de la famille en gardant les troupeaux d’un voisin. Elle a toujours son chapelet avec elle et le récite tout au long du jour. Elle sait se priver de sa part de nourriture pour la donner aux enfants de sa patronne.

Dans une fente de la colline qui domine le village, Marie lui apparaît chaque jour durant quatre mois. D’abord en silence, puis dans des échanges très simples où se dessine une profonde éducation qui la prépare à la mission qu’elle exercera, sans l’avoir recherchée, durant 54 ans. Au mois de septembre, c’est dans le minuscule hameau du Laus que Marie lui donne rendez-vous : elle lui confie la mission de faire construire une église avec une maison pour des prêtres. Le but : établir un lieu de conversion dans lequel l’exigence de l’Évangile serait enveloppée de la miséricorde maternelle de Marie. Les prêtres habiteraient sur place afin d’assurer continuellement le ministère de la confession.

Les luttes et les souffrances ne lui sont pas épargnées : il lui faut défendre la mission du lieu face au clergé marqué par le jansénisme devenu réticent, combattre les forces du Mal dans un corps à corps inouï, subir la douleur terrible occasionnée par les stigmates du Christ qu’elle porte sur elle depuis l’apparition de la Croix d’Avançon, et supporter la fatigue quotidienne due aux besoins des pèlerins.

En 1666, elle s’engage dans le Tiers-Ordre dominicain, “Compagnie des Sœurs de la Pénitence”, qui lui offre une forme de consécration solide et reconnue. Elle porte le capulet blanc, et adopte sans hésitation le souci de sanctification personnelle, avec les pratiques de pénitence qui y étaient associées, tout à fait dans la ligne de l’éducation que la Vierge lui donnait. Il sera facile de la comparer à une des saintes dominicaines les plus célèbres : sainte Catherine de Sienne, qui se montrera à elle pour lui présenter la couronne d’épines le 22 juillet 1678.

En juillet 1673, Benoîte, au pied de la croix d’Avançon, au cours d’une vision du Christ crucifié, reçoit dans son corps les marques et les souffrances de la Passion. Chaque semaine, pendant neuf années entrecoupées de deux ans, la douleur de la crucifixion la cloue dans son lit, pendant qu’en extase elle communie à la passion du Sauveur. Ce fut le point culminant de son éducation spirituelle.

Elle prie sans relâche pour “l’état ecclésiastique, le Roy, les pécheurs et les moribonds”, offrant ses pénitences sévères à ces intentions.

Benoîte a le charisme de connaissance des cœurs : elle peut ainsi inviter les pénitents à aller plus loin dans leur démarche, pour qu’elle soit complète. Les prêtres témoignent de la qualité des confessions qu’ils entendent.
“ Elle a destiné ce lieu pour la conversion des pécheurs ”


Désirant cependant rester discrète, elle obtient que cesse cette participation physique à la Passion, mais c’est pour entrer dans une autre forme de souffrance. En effet, Benoîte, toute investie dans son ministère, commença alors à subir les attaques du démon. On en fait mémoire en montant au col de l’Ange.

Le procès de béatification de Benoîte

Le maçon qui grava, d’une écriture grossière, la pierre tombale de Benoîte exprime l’avis général de ceux qui ont connu Benoîte : “Sœur Benoîte morte en odeur de sainteté”

Rapidement qualifiée de “vénérable” par la vox populi, nous attendons ardemment qu’elle soit proclamée bienheureuse. Il reste à achever les toutes dernières études visant particulièrement à prouver le sérieux des charismes de Benoîte et la valeur de son combat contre le démon. Il faudra aussi la reconnaissance officielle d’un miracle, parmi les innombrables bienfaits et guérisons qui ont fait et continuent de faire l’histoire du Laus.

Le dimanche 4 mai 2008, Mgr Jean-Michel di Falco Léandri, évêque de Gap, a proclamé le décrêt de reconnaissance officielle des apparitions de Notre-Dame du Laus à Benoîte Rencurel en présence de nombreux évêques et cardinaux. Les dernières apparitions reconnues étaient celles de la Vierge à Bernadette Soubiroux à Lourdes.
 

Bibliographie (en vente au magasin du Laus)

1 - Benoîte, la messagère du Laus, P. de Labriolle,


2 - La Vie Merveilleuse de Benoîte Rencurel, F. de Muizon, Ed.Nouvelle Cité

3 - Prier 15 jours avec Benoîte Rencurel, R. Combal, Ed.Nouvelle Cité)

En vente à l'Accueil du Pèlerin


4 - La Copie authentique des Manuscrits du Laus
Ouvrage de grande valeur car il reproduit fidèlement les souvenirs et témoignages recueillis par les contemporains de Benoîte, notamment par le père Peythieu (confesseur de la voyante) et le chanoine Gaillard (homme cultivé qui devint le meilleur défenseur du pèlerinage)


5 - La Positio super virtutibus, par le P. René Combal
Il s'agit de l'étude la plus approfondie sur la vie et le charisme de Benoîte, base du procès de béatification.

6 - Notre-Dame du Laus, un torrent de miséricorde, Soeur Marie-Monique de Jésus O.P. (Hors série Annales NDL)

7 - Une épopée mariale - Notre-Dame du Réal d'Embrun, Notre-Dame de Bon-Rencontre du Laus, Soeur Marie-Monique de Jésus, o.p., Ed. Sanctuaire ND du Laus

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