Rassemblement de la communauté catholique malgache

Publié le par GS

Du samedi 28 au lundi 30 avril, 300 membres de la Communauté Catholique Malgache de France se sont rassemblés à Notre-Dame du Laus.
Ils ont animé de manière très joyeuse  la messe du dimanche.  Le Père Bertrand Gournay a prononcé cette homélie sur le récit de St Jean 10, 27-30 :


Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent ;
Mon Père, quant à ce qu'il m'a donné, est plus grand que tous.
Nul ne peut rien arracher de la main du Père.
Moi et le Père nous sommes un.

     Ces quelques lignes de l’Evangile de saint Jean peuvent être rapprochées du proverbe malgache qui constitue le thème du rassemblement de la communauté catholique malgache de France. Ce proverbe est celui-ci : Si l’arbre est bon pour faire une pirogue, c’est qu’était bonne la terre où il a poussé. Il rejoint la citation de l’évangile de St Matthieu : Tout bon arbre produit de bons fruits. (7,17)
     Jésus est une voix qui est écoutée par les brebis. Il est une voix très particulière. Notre voix, elle porte tout ce que nous sommes : nos émotions, nos pensées, notre volonté, notre fragilité, etc. Il y a tout notre corps dans notre voix. Et il y a bien sûr aussi notre péché et les effets du mal qui déforme notre chemin. Alors, nous sommes bien sûr capables d’aimer les autres ou une personne plus particulièrement, mais bien souvent le mal assombrit le contenu de nos mots. Tandis que la voix de Jésus ne porte dans les mots que de la vie éternelle et un amour parfait. Et le récit de St Jean dit que Jésus et le Père ne font qu’un. C'est-à-dire que tout ce que dit Jésus, ce sont les mêmes mots que ceux de son Père.
     Nul ne peut rien arracher de la main du Père, dit Jésus.  La main de Jésus est la même que celle du Père. Cette main de Dieu est comme un enclôt de Brebis ouvert à toutes les agressions du monde mais rien ne parviendra à arracher les brebis de cette main : je leur donne la vie éternelle, dit Jésus ; elles ne périront jamais et nul ne les arrachera de ma main. 
     Comment alors découvrir et surtout parvenir à rester dans cette main si sûre qui nous offre un amour éternel ? La société est dure à vivre. Beaucoup d’hommes et de femmes et aussi des enfants vivent des situations matérielles difficiles, parfois même des souffrances affectives. Comme rester dans cette main de Dieu sans glisser sur les côtés ou entre les doigts de cette main et tomber dans la tempête de notre monde ? Il me semble que Jésus nous répond à cette inquiétude : Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent. Ecoutons le témoignage émouvant de Ste Thérèse de Lisieux alors que la maladie ronge son corps et que le doute torture son âme: Elle dit ceci  Cette année, le bon Dieu m'a fait la grâce de comprendre ce qu'est la charité, avant je le comprenais, il est vrai, mais d'une manière imparfaite, je n'avais pas approfondi cette parole de Jésus: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je m'appliquais surtout à aimer Dieu et c'est en l'aimant que j'ai compris qu'il ne fallait pas que mon amour se traduisît seulement par des paroles car ce ne sont pas ceux qui disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le Royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté de Dieu (Mémoires). Thérèse a appris à aimer même ceux qui ne sont pas agréables à vivre. Et pour réussir cela, elle a puisé dans l’amour de Dieu. A ce moment là, les choses changent. Jésus lui aussi a puisé son amour dans la voix de son Père. C’est pourquoi il nous dit que si nous voulons résister dans l’amour à tout ce qui nous agresse, il nous faut simplement le rejoindre en aimant contre vents et marées. Simone Weil disait : S’aimer parfaitement, c’est impossible pour les hommes. C’est pourquoi, il faut que cela passe par Dieu
     Revenons à notre pirogue et à l’arbre et à la terre. Pour construire une pirogue, il faut un savoir faire et du bois. Pour avoir du bois, il faut un savoir faire et un arbre. Pour que cet arbre pousse et soit apte à devenir un bois de pirogue, il faut que la terre qui nourrit ses racines, soit une bonne terre. Pour l’homme, c’est la même chose. Pour qu’un homme sache aimer, il lui faut écouter une voix vraie. Or, cette voix vraie, Jésus est allé la reconnaître chez son Père. Faisons confiance à Jésus, demandons-lui de nous aider à aimer même nos ennemis et lui nous donnera le bon bois qui a poussé dans son cœur pour que notre pirogue soit solide et nous porte longtemps sur la mer de toutes les tempêtes.

Notre Dame du Laus,
P. Bertrand Gournay

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article